3 questions à Vero Rasoldier, infectiologue REB du CHU de Rouen.
Comment expliquez-vous aux établissements de santé de votre région le rôle de l'infectiologue REB ?
L'infectiologue REB a un rôle pivot dans l'organisation REB entre les ES régionaux, l'ARS Normandie et l'ESR régional de Normandie lui-même. Au sein de notre ESR, incarné par le CHU de Rouen, je veille à ce que le personnel soit prêt, organisé et formé à recevoir un cas possible d'infection concernant le REB, notamment agent pathogène de type IV.
Avec les autres établissements, l'infectiologue REB a un rôle de conseil. Il peut être difficile de se positionner seul(e) face à une suspicion émise sur une fièvre en retour de voyage, pour des raisons épidémiques (notion d'une alerte géographique) ou cliniques (signes hémorragiques).
Nous avons une ligne d'astreinte REB (infectiologue d'astreinte au bout du fil) joignable 24h/24 via le SAMU régional, qui permet de se pencher sur ces suspicions et aider au classement de tout cas suspect. Le plus souvent, on arrive à exclure la suspicion. Dans le cas contraire, on peut se mettre en lien avec l'ARS et le CNR pour classement en cas possible puis aiguillage et orientation vers l'ESR normand.
En quoi consistait la matinée ESR COR-REB organisée en novembre au CHU de Rouen ?
Nous avons invité les infectiologues des établissements de santé de Normandie et les principaux acteurs du risque REB (représentant(e)s de l'ARS, du laboratoire de l'ESR, de la cellule NRBC, mission COREB) pour cette première matinée régionale. La matinée a commencé par un état des lieux de l'organisation REB avec des présentations de l'ARS Normandie, sur le plan régional, et de la Mission COREB, sur le plan national. Nous avons ensuite animé des ateliers de mise en situation "accueil des patients REB" avec le CESU de Rouen qui a aussi présenté les formations REB existantes en Normandie. La matinée s'est terminée par une présentation du circuit REB en Normandie. Nous avons organisé une visite de la chambre REB et de l'Institut de biologie clinique (IBC) du CHU de Rouen où se trouve le laboratoire P3. Le service des maladies infectieuses du CHU de Rouen bénéficie de nouveaux locaux depuis 2022, avec en son sein une chambre REB permettant d'accueillir un patient suspect de fièvre hémorragique virale.
Comment concevez-vous le lien de l'ESR de Rouen avec le réseau des ESR nationaux ?
Si un cas possible de patient infecté par un agent pathogène de classe IV venait à se confirmer au sein de notre ESR, notre cahier des charges impose un transfert en ESR national.
Je vois le lien ESR régional / ESR national comme un appui au même titre que notre ESR régional vis-à-vis des autres établissements de santé régionaux. Par exemple, les ESR nationaux ayant la capacité d'accueillir des patients REB confirmés, il n'est pas exclu que dans notre organisation nous prenions modèle sur leurs fonctionnements. D'ailleurs, la prochaine session de formation de l'Equipe Nationale REB a été ouverte aux ESR régionaux et cela sera l'occasion de travailler notre lien avec les ESR nationaux.
